SULTANA KASBAH BOULAOUANE !

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Kasbah Boulaouane Maroc !! 🇲🇦 

 

La Kasbah se situe dans le site de Boulaaouane, sur la rive gauche de Oued Oum Errabiâ, à 75 Km au sud-est d'El Jadida et à 125 Km au sud-ouest de Casablanca.

La Kasbah de Boulaouane (en arabe : قصبة أبو الأعوان) est une Kasbah historique située dans la province d'El Jadida, au Maroc....

La Kasbah fut édifiée en 1710, sous le règne du Sultan Moulay Ismaïl dans le but stratégique d'assurer une sécurité au sein de l'état.

Construite sur une falaise dominant la plaine de Doukkala et l'Oum Errabiâ, elle avait un rôle important dans le contrôle de la région.

En 1924, la Kasbah fut classée patrimoine national par le dahir du 11 mars 1924. 95 ans après un projet de réhabilitation de la Kasbah en musée est lancé en 2019 par le ministère de la Culture et de la Communication..

Ismaïl ben Chérif
sultan et homme puissant du Maroc de 1672 à 1727

Moulay Ismaïl (en arabe : مولاي إسماعيل ; en berbère : ⵎⵓⵍⴰⵢ ⵙⵎⴰⵄⵉⵍ1), ou éventuellement Moulay Ismaïl ben Chérif, né vers 1645 à Sijilmassa et mort le 22 mars 1727 à Meknès, est le sultan du Maroc qui a régné de 1672 à 1727. Septième fils de Moulay Chérif, il exerce la fonction de gouverneur du Nord du Maroc à partir de 1667, jusqu'à la mort de son demi-frère le sultan Moulay Rachid, en 1672. Il se proclame alors sultan du Maroc à Fès, puis entretient pendant une quinzaine d'années une rivalité avec son neveu Moulay Ahmed ben Mehrez, également prétendant au trône, jusqu'à la mort de ce dernier en 1687.

Dynastie Alaouite !
Nom de naissance Ismaïl ben Chérif
Date de naissance v. 1645
Lieu de naissance Sijilmassa
Date de décès 22 mars 1727 (à env. 82 ans)
Lieu de décès Meknès
Sépulture Mausolée de Moulay Ismaïl
Père Moulay Chérif
Conjoint Parmi d'autres épouses :
Aïcha Moubarka
Khnata bent Bakkar
(1678-1727)
Ma'azuza Malika
Alwa Benabiz
Aouda Doukalia
Princesse Nassira el-Salwi bint Mohammed el-Heyba
(1679) ou (1690)
Halima al-Soufiyania
(c. 1707)
Um’el’Iz Tabba’a
Enfants Entre 1 042 et 1 171 enfants dont :
Moulay Mohammed Zeydan
Lalla Sitt al-Mulk
Moulay Ahmed
Moulay Abdelmalek
Moulay Mostadi
Moulay Abdallah
Mohammed II
Moulay Zine El Abidine
Moulay Ali
Religion Islam
Monarques du Maroc

Moulay Ismaïl correspond à une période d’apogée de la puissance marocaine. Ses succès militaires s'expliquent par la création d'une armée forte et originale reposant sur les « guichs » (principalement celui des Oudaïas) et sur la garde des Abid al-Bukhari, des esclaves noirs qui lui sont totalement dévoués, ce qui permet au pouvoir central d’être moins dépendant de tribus souvent rebelles. Moulay Ismaïl combat victorieusement les Ottomans d'Alger et leurs vassaux, et chasse les Européens des ports qu'ils occupent grâce à la Jaych Ar-Rifi (troupe armée originaire de la région du Rif mise en place par Moulay Ismaïl), Larache, Assilah, El-Mamoura et Tanger. Il y fait des milliers de prisonniers chrétiens et manque de peu de s'emparer de Ceuta.

Il contrôle une flotte de corsaires basée à Salé-le-Vieux et Salé-le-Neuf (l'actuelle Rabat), qui l'approvisionne en esclaves chrétiens, puis en armes grâce à leurs razzias en Méditerranée et jusqu'en mer du Nord. Il noue des relations diplomatiques significatives avec des puissances étrangères, en particulier la France, l’Angleterre et l’Espagne. Souvent comparé à son contemporain Louis XIV pour son charisme et son autorité, Moulay Ismaïl est surnommé le « roi sanguinaire » par les Européens, en raison de sa cruauté et de sa justice sommaire.

Roi bâtisseur, il entreprend la construction du grand palais de Meknès, de jardins, de portes monumentales, de plus de quarante kilomètres de murailles et de nombreuses mosquées. Il meurt des suites d'une maladie. À sa mort, ses soutiens sont cependant devenus si puissants qu'ils contrôlent le pays et font et défont les sultans.

Moulay Ismaïl détient à ce jour le record de longévité en tant que monarque absolu au Maroc, avec un règne de 55 ans, sans régence préalable puisqu'il ne prend le pouvoir qu'à l'âge de 26 ans.

Né vers 1645 à SijilmassaalN, Moulay Ismaïl ben Chérif est le fils de Moulay Chérif ben Ali, prince du Tafilalet et premier souverain alaouite. Sa mère serait une esclave noireL. Il est considéré par certains comme le descendant de Hassan ad-Dakhil, dit 21e descendant de Mahomet3 et 17e descendant d'al-Zakiya, qui se serait installé à Sijilmassa en 1266.

Après la mort du célèbre sultan saadien Ahmed al-Mansour, le Maroc entre dans une période mouvementée, durant laquelle ses fils se disputent le trône tandis que le pays est morcelé au profit de différents chefs militaires et pouvoirs religieux. Au commencement du règne de Zaidan el-Nasir, le sultanat saadien est très affaibli. La zaouïa de Dila contrôle le centre du Maroc, celle d'Illigh établit son influence du Souss jusqu'au Drâa, le marabout el-Ayachi prend possession des plaines du nord-ouest, des côtes atlantiques jusqu'à Taza, la République de Salé se transforme en état indépendant à l'embouchure du Bouregreg et la ville de Tétouan devient une cité-état gouvernée par la famille Naqsis. Au Tafilalet, les Alaouites sont nommés par les filaliens pour repousser l'influence des zaouïa d'Illigh et de Dila ; ils établissent un émirat indépendant à partir de 1631.

Trois souverains précèdent Ismaïl ben Chérif : son père, Moulay Chérif, puis ses deux demi-frères. Premier souverain de la dynastie alaouite à partir de 1631, Moulay Chérif permet au Tafilalet d'échapper à l'influence de la puissante zaouïa de DilaL. Moulay Chérif abdique en 1636 et son fils aîné, Moulay Mohamed ben Chérif, lui succède. Sous le règne de ce dernier, le domaine alaouite s'étend jusqu'au nord-est du pays, à la Tafnaal et au Draâal. Son demi-frère Moulay Rachid, ambitieux et désobéissant, se rebelle et réussit à le tuer le 3 août 1664 lors d'une bataille qui se déroule dans la plaine des Angad (près d'Oujda). Moulay Ismaïl, qui choisit le camp de Rachid, en est récompensé. Nommé gouverneur de Meknès, Ismaïl se consacre dès sa jeunesse à l'agriculture et au commerce, dans le but d'augmenter ses richesses, pendant que son demi-frère Moulay Rachid règne comme émir du Tafilalet, puis comme sultan du Maroc après la prise de Fès le 27 mai 1667. Jouissant de la confiance de son aîné, Ismaïl reçoit le commandement militaire du Nord du Maroc et devient, à partir de 1667, calife feudataire et vice-roi de Fès, tandis que son demi-frère combat dans le sud du Maroc. Moulay Rachid s'empare de la zaouïa de Dila en 1668 puis met deux ans à mater les rebelles de Marrakech, avant de pénétrer dans la ville en 1669.

Le 6 avril 1670, Ismaïl célèbre son premier mariage à Fès, en présence de son demi-frère Rachidal. Le 25 juillet, il met à mort 60 brigands des Oulad Djama qu'il crucifie sur la muraille du Borj el-Jadid, à Fèsal. Alors que Rachid continue ses opérations contre les tribus insoumises du Haut Atlas, il meurt le 9 avril 1672 à Marrakech des suites d'une chute de cheval. Le 13 avril, après avoir appris la mort de ce dernier, Moulay Ismaïl s'empare de Fès, où se trouvent les trésors de son demi-frère, puis se proclame sultan du Maroc le 14 avril 1672, à l'âge de vingt-six ans. Sa proclamation a lieu vers deux heures de l'après-midi. Elle est suivie d'une grande cérémonieal. Toute la population de Fès, dont ses notables, savants et chérifs, prête serment de fidélité au nouveau souverain, tout comme les tribus et villes de tout le royaume de Fès, qui lui envoient des députations et des présents. Seule Marrakech et sa région n'envoient aucune députation. Ismaïl établit définitivement sa capitale à Meknès, séduit par l'eau et le climat de cette ville.

force de douze mille hommes, Ismaïl mate la rébellion et soumet les provinces du nord en tuant Ghaïlan le 2 septembre 1673, près de Ksar El Kébir. Il se dirige ensuite vers Fès, plus particulièrement vers Fès el Jadid, cerne la ville qui finit par lui ouvrir ses portes le 28 octobre 1673, à la suite d'un long siège de quatorze mois et huit jours. Il accorde alors le pardon aux habitants de Fès. Il réorganise la ville et nomme les gouverneurs de Fès el Bali et Fès el Jadid.

s'affrontent dans le Tafilalet. Le sultan décide tout d'abord de mettre fin aux troubles au Tadla. Il intervient lui-même et met en déroute les Berbères sanhadja lors d'une bataille qui coûte près de 3 000 morts aux Berbères, et plusieurs centaines à l'armée impérialeal. Le Tadla est repris, puis le Moyen Atlas stabilisé, grâce à son artillerie et à « une manœuvre enveloppante du guich des Oudaïas ». Près de 700 têtes de rebelles sont clouées aux murs de Fès par le caïd Abdellah ErrousiL 10. Moulay Ismaïl rentre à Meknès vers la fin de l'année 1677 et met fin à la révolte de ses frères, puis capture Moulay Harran mais préfère l'épargneral.

Stabilisation de l'Empire et apogée
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Moulay Ismaïl tente, entre 1678 et 1679, une expédition au-delà du djebel Amour dans la région du Cherg, accompagné d'un grand contingent de tribaux arabes parmi lesquels les Beni Amer. L'artillerie turque fait fuir la totalité des tribaux arabes que compte l'expédition et pousse le sultan à reconnaître la limite sur la Tafna comme frontière séparant l'Empire ottoman du Maroc6,7. Le sultan restaure et organise Oujda à son retoural. Il réorganise le Sud de l'Empire après un voyage mené en 1678, du sud du Souss et des oasis du Touat jusqu'aux provinces de Chenguit aux confins du Soudan, l'actuelle Mauritanie. Dans son périple, Ismaïl nomme caïds et pachas puis fait construire des forts et ribats, ce qui démontre le contrôle du makhzen sur ces contrées. Par ailleurs, durant cette expédition, le Sultan reçoit les députations de toutes les tribus ma'qil des provinces sahariennes du pays, qui s'étendent jusqu'au fleuve SénégalalN 14. Le contrôle marocain sur le Pachalik de Tombouctou redevient effectif en 1670 et le reste tout au long du règne de Moulay Ismaïl.

Vers la fin du ramadan 1678-1679, les trois frères d'Ismaïl ben Chérif, Moulay Harran, Moulay Hachem et Moulay Ahmed, et trois de leurs cousins, se révoltent contre son autorité avec l'aide de la grande confédération Sanhadja des Aït Atta, et de tribus de la vallée du Toudra et de la vallée du Dadès. Moulay Ismaïl lance alors une grande expédition et s'empare successivement du Ferkla, Gueris, Toudra et du Dadès. Les tribus rebelles abandonnent leurs oasis et se réfugient dans le djebel Saghro, dans l'Anti-Atlas oriental. À l'aide d'une importante armée, Ismaïl s'engage dans une rude bataille au djebel Saghro, le 3 février 1679alN 15,L 6. Les combats meurtriers font beaucoup de morts, dont notamment Moussa ben Ahmed ben Youssef, commandant de l'armée chérifienne, et 400 soldats de Fès. C'est un demi-échec. La bataille, indécise, se termine par un accord qui prévoit un libre passage sur le territoire des tribus rebelles sahariennes des gens du Tafilalet qui se rendent à Marrakech, et d'une aide éventuelle de ces mêmes tribus contre les chrétiens. La peste fait ensuite son apparition vers la fin de la décennie et tue plusieurs milliers de personnesL 9, principalement dans les régions du Gharb et du Rif. Au retour, en plein Atlas, au col de Telwet ou col d'Elglâoui dans le djebel Ben Deren, une tourmente de neige fait perdre au sultan près de trois mille tentes, une partie de son armée et de sa richesse. Furieux, il élimine son vizir pour se venger ainsi que tous ceux qui travaillent avec lui, bien qu'ils n'aient rien à voir avec cette catastrophe.

Après avoir achevé l'unification du Maroc, Moulay Ismaïl décide de mettre un terme à la présence chrétienne dans le pays. Pour cela, le Sultan va s'appuyer en grande partie sur un nouveau corps d'armée, la Jaysh Rifi (« l'armée rifaine » en arabe)10, composé de combattants issus des tribus berbères du Rif et fondé en 167810. Cette armée rifaine est commandée par Amar ben Haddou El-Bottoui10. Le Sultan lance tout d'abord une campagne pour reprendre aux Anglais la ville de Tanger, qui n'est plus sous contrôle marocain depuis 1471. Tout d'abord portugaise, la ville était passée aux mains des Anglais après le mariage de Catherine de Bragance avec Charles II. Très fortifiée, la garnison de la ville est importante et atteint 4 000 hommes. Moulay Ismaïl charge la Jaysh Rifi, sous la conduite de Ali ben Abdallah Er-Riffi, d'assiéger Tanger à partir de 1680. Durant le siège, Moulay Ismaïl envoie une autre partie de la Jaysh Rifi, commandée par Amar ben Haddou El-Bottoui, conquérir la ville d'El-Mamoura en 1681. Cette ville est occupée par les Espagnols depuis 1614, période où le Maroc avait sombré dans le chaos. Ismaïl assiège la ville, la prive d'eau, puis l'occupe et capture tous les Espagnols présents dans la ville, soit précisément 309 hommesal. Amar ben Haddou, chef du contingent, est tué durant le siège de la ville, et est remplacé par son frère Ahmed ben Haddoual. À Tanger, les Anglais résistent, mais face au coût très élevé du maintien d'une garnison, ils décident d'abandonner la ville à l'armée marocaine le 5 février 1684.

Durant ces opérations menées par ses généraux, Moulay Ismaïl est occupé à stabiliser le pays. Après une expédition menée dans la région du Cherg contre les Beni Amer, il reçoit la nouvelle qu'une entente entre Ahmed ben Mehrez et les Turcs de la régence d'Alger est signée. Il apprend également que l'armée turque a approché la Tafna, et a même atteint le territoire des Béni-Snassen. Ismaïl met immédiatement en place une importante vigilance dans le sud du pays contre Ahmed et prépare une expédition contre les Ottomans, qui n'a finalement pas lieu, à la suite du retrait des armées turquesal. Il se lance ensuite dans une expédition contre son neveu au Souss, en 1683, et y déclenche une bataille entre son armée et celle d'Ahmed, en avril. Après 25 jours de combats, Ahmed s'enfuit à Taroudant et s'y fortifie. Un nouveau combat est livré faisant plus de 2 000 morts, Ahmed et Ismaïl eux-mêmes sont blessés, vers le 11 juin 1683. Les affrontements durent jusqu'au mois de ramadan, toujours en 1683. Moulay Ismaïl mène ensuite deux expéditions couronnées de succès, qui permettent de pacifier plusieurs régions berbères.

Alors que Moulay Ismaïl est occupé à combattre les tribus insoumises de l'Atlas, Ahmed Ben Mehrez profite de la situation et s'allie avec Moulay Harran pour déstabiliser l'Empire chérifien d'Ismaïl. Lorsque celui-ci apprend, en 1684-1685, que les deux rebelles se trouvent à Taroudant et contrôlent toute la région, Moulay Ismaïl se met immédiatement en route vers la ville pour l'assiéger à l'improviste. Ahmed, sorti accompagné d'esclaves visiter un sanctuaire, se retrouve face à des membres de la tribu Zirâra, soldats d'Ismaïl. Ne le reconnaissant pas, les Zirâra l'attaquent et déclenchent une courte bataille qui se finit par la mort d'Ahmed. Les soldats du sultan ne s'en rendent compte qu'après sa mort, vers le milieu d'octobre 1685. Ismaïl ordonne de célébrer ses funérailles et de l'enterreral. Moulay Harran continue la résistance, jusqu'en avril 1687, date à laquelle il s'enfuit au Sahara. La population de Taroudant massacrée, la ville est repeuplée par des Rifains de Fès. Beaucoup de chefs militaires de l'armée d'Ismaïl ont perdu la vie durant les combatsal. À partir de cette date, plus personne ne conteste le pouvoir du souverain. La guerre qui oppose Ahmed et Ismaïl prend fin après treize années de conflits.

Moulay Ismaïl envoie ensuite la Jaysh Rifi13 dont le nombre est évalué entre 30 000 et 50 000 soldatsC1927 1, sous les ordres des généraux Ali ben Abdallah Er-RiffiL 12 et Ahmed ben Haddou El-Bottoui, s'emparer de la ville de Larache, sous contrôle espagnol depuis 1610. Le sultan, qui déclare ses intentions dès 1688, oblige les Espagnols à fortifier lourdement la ville : 200 canons, entre 1 500 et 2 000 hommes. Les opérations militaires débutent à partir du 15 juillet 1689 et le siège de la ville à partir d'août 1689. L'armée chérifienne s’empare finalement de la ville le 11 novembre 1689 après cinq mois d'affrontements, au prix de lourdes pertes estimées à plus de 10 000 morts. Les Marocains capturent 1 600 soldats espagnols, dont 100 officiers, et 44 canons. L'armée espagnole perd 400 soldats dans les combatsC1927. Les négociations se terminent par l'échange d'un officier pour dix Maures, soit cent officiers pour mille Maures tandis que le reste de la garnison à l'agonie, reste et travaille en esclavage à Meknès, à l'exception de ceux qui se convertissent à l'IslamC1927. À peine Larache conquise, Ismaïl envoie Ahmed Ben Haddou assiéger la ville d'Assilah. Épuisés, les Espagnols prennent la fuite par mer, laissant l'armée marocaine entrer dans la ville en 1691.

En 1692-1693, Moulay Ismaïl organise la plus grosse expédition lancée face aux dernières tribus insoumises. Il s'agit des tribus Brâbér Sanhadja, berbères du Fêzzâz, ancienne région située dans la partie ouest du Moyen Atlas. Ces tribus forment la dernière poche du « bled siba », terme qui désigne l'espace non soumis à l'autorité centrale du paysal. L'armée chérifienne très nombreuse, est équipée de mortiers, de balistes, de canons, d'obus, et d'autres machines de siège, traînés par des esclaves chrétiens jusqu'en Haute Moulouya, à Ksar Beni M'Tir. Entre-temps, toutes les forces marocaines sont réunies à Adekhsan. Moulay Ismaïl répartit son armée en trois corps. Le premier corps commandé par le pacha Msahel, compte 25 000 fantassins et a pour mission de marcher du Tadla jusqu'à l'Oued El Abid, en contournant les Aït Isri. Le second corps a pour chef le caïd Ali Ou Barka, et réunit les Aït Imour et Aït Idrassen qui doivent occuper Tinteghalin, près du front. Le troisième et dernier corps commandé par Ali ben Ichchou El-Qebli, caïd des Zemmours et Beni Hakim, se concentre sur la Haute Moulouya. Les tribus non soumises regroupant les Aït Oumalou, les Aït Yafelman et les Aït Isrial, sont encerclées par Moulay Ismaïl qui utilise toute son artillerie pour effrayer les Berbères dissidents. Une bataille terrible est ensuite déclenchée, les Berbères pris en tenaille se dispersent en déroute dans les ravins et vallées. Après une « chasse » de trois jours, 12 000 têtes de Berbères sont ramenés au sultan, et 10 000 chevaux ainsi que 30 000 fusils sont pris en butin. Moulay Ismaïl pacifie donc tout le Maroc et soumet toutes les tribus du pays. Il est ainsi le premier sultan alaouite à l'avoir fait. Il organise rapidement la défense des régions pacifiées par la construction de plusieurs dizaines de forteresses dans tout le pays, permettant ainsi au pouvoir central de rayonner sur les régions éloignées, celle du Fêzzâz par exemple. Par cette victoire, la conquête du Maroc était terminée. En 1693, selon Ahmad ibn Khalid al-Nasiri, « le Sultan n'avait laissé à aucune tribu du Maghreb (Maroc), ni chevaux, ni armes. Seuls en possédaient les Abids, les Oudaïas, les Aït Imour (tribu guich), et les Rifains qui faisaient la guerre sainte à Ceutaal ».

Les Guerrouanes connaissent le même sort. Certains hommes de cette tribu, qui brigandent dans le Haut Ziz sur la route de Sijilmassa, poussent Moulay Ismaïl à réagir. Il charge alors le caïd Idrassen Ali ben Ichchou El-Qebli de procéder à un massacre. Dans Al-Istiqsa d'Ahmad ibn Khalid al-Nasiri, il est rapporté que Moulay Ismaïl a fourni 10 000 cavaliers à Ali ben Ichchou, le caïd des tribus Zemmour et Bni Hakem, et lui a dit : « Je ne veux plus te revoir tant que tu ne seras pas tombé sur les Guerrouanes, et que tu ne m’auras pas rapporté autant de têtes qu’il y en a ici ». Celui-ci part donc tuer le maximum de Guerrouanes et pille tous leurs campements. Il propose 10 mithqals à ceux qui lui apportent des têtes supplémentaires. Il réunit ainsi 12 000 têtes. Le sultan, ravi de ces résultats, étend son commandement aux territoires des Aït Oumalou et aux Aït Yafelmâl, qui venaient d'être pacifiés.

Moulay Abdelmalek, gouverneur de la province de Souss, du fait que celui-ci se comporte comme un souverain absolu et indépendant, et qu'il refuse en 1718 de payer les tributs, Ismaïl décide de changer l'ordre de succession d'autant plus que la mère d'Abdelmalek n'a plus d'importance pour lui. Abdelmalek présente plus tard ses excuses après une réconciliation, mais Ismaïl conserve une haine envers son fils. C'est donc Moulay Ahmed que choisit Moulay Ismaïl.

En 1720, Philippe V d'Espagne, qui veut se venger de Moulay Ismaïl pour avoir fourni de l'aide aux impériaux durant la guerre de succession d'Espagne, envoie une flotte dirigée par le marquis de Lede lever le siège de Ceuta et forcer l'armée marocaine à renoncer à une entreprise qui lui a coûté de lourdes pertes. La flotte espagnole parvient à lever le siège de Ceuta qui résistait depuis 1694 malgré le conflit en Espagne. Mais, dès que le marquis de Lede retourne en Espagne, Moulay Ismaïl décide de remettre le siège devant Ceuta en 1721. Le sultan, bien décidé à se venger des Espagnols, a préparé un armement considérable mais une tempête le détruit en 1722. Le siège de Ceuta se poursuit jusqu'à la mort du souverain alaouite en 1727.

Moulay Ismaïl meurt finalement le 22 mars 1727 à l’âge de 81 ans, d'un abcès au bas-ventre accompagné du chagrin de ne plus pouvoir monter à cheval selon ses habitudes. Moulay Ahmed lui succède. Son règne a duré 57 ans. À sa mort, l'empire se déchire en raison d'une rébellion causée par les Abid al-Bukhari, où plus de sept prétendants au trône se succèdent entre 1727 et 1757, dont certains à plusieurs reprises comme Moulay Abdallah qui a été sultan trois fois.

Le Maroc, déchiré depuis près d'un siècle par une sombre période caractérisée par le morcellement du pays, ne retrouve la paix que sous Moulay Ismaïl, qui pacifie entièrement toutes les régions du pays. Son règne est considéré comme une période dorée dans l'histoire du pays qui connait à nouveau une époque de sécurité, de tranquillité et d'ordre. Comme le décrit l'historien Ahmad ibn Khalid al-Nasiri, dans son ouvrage dénommé Al-Istiqsa, qui retrace toute l'histoire du Maroc de cette période : « Les malfaiteurs et les perturbateurs ne savaient plus où s'abriter, où chercher un refuge : aucune terre ne voulait les porter, aucun ciel ne consentait à les couvriral. ». Moulay Ismaïl permet la réunification politique entière du pays, la formation de sa principale force militaire qu'est le Jich al-Bukhari, et la reprise de plusieurs villes côtières aux Européens. Il a considérablement étendu le territoire marocainal, et mené une extraordinaire campagne de constructions monumentales.

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