À Khemisset, nous avions garé le camion sur un terrain vague, isolé du centre-ville. La nuit était tombée, silencieuse et obscure, quand Damia est venu nous retrouver. Sans lumière, elle nous a guidé jusqu’à sa maison.

Dès l’entrée, la surprise fut totale, une grande maison à plusieurs étages, chaque étage transformé en appartement indépendant où vivait une famille. Les enfants étaient partis, son mari, maintenant décédé, avait longtemps travaillé en Allemagne… et la maison respirait le confort et la prospérité. Chaque pièce, chaque palier témoignait de ce mélange étrange de vie familiale et d’indépendance.

Nous avons passé la soirée à échanger des histoires et des rires, fascinés par ce lieu où les vies se chevauchaient tout en restant séparées. Le lendemain, Damia est revenu nous inviter à déjeuner chez elle, sa maison n’étant qu’à quelques pas. Et à chaque instant, l’accueil chaleureux et sincère de cette famille transformait Khemisset en un endroit où le temps semblait suspendu.

 

 

 

 

Chez la coiffeuse...

 

C’était un dimanche matin, et la ville dormait encore, les commerces étaient fermés, seuls quelques bars avaient ouvert leurs portes. Mais Damia tenait absolument à ce que Jeanne, ma compagne, profite d’un moment de plaisir et de beauté.

Après moult insistance de sa part nous avons fini par céder à Damia, nous avons suivi ses indications jusqu’à une coiffeuse installée dans sa maison qui profitait tranquillement de son dimanche matin, jour de congé pour elle j'imagine. En un clin d’œil, elle a emmené Jeanne dans son petit salon et s’est mise au travail, shampoing, coupe, coiffure… tout a été fait avec efficacité et gentillesse, comme si c’était la chose la plus naturelle du monde de recevoir des étrangers et de prendre soin d’eux.

 

 

 

 

 

Damia...

Aujourd’hui, deux ans plus tard, le contact avec Damia reste le même, intact. Nous échangeons régulièrement sur WhatsApp, des messages simple mais très chaleureux, des petits « coucous », des photos… Le lien reste intense, et je sais que si nous revenions à Khemisset, nous nous retrouverions exactement comme nous nous étions quittés, en toute amitié, avec la même chaleur et la même simplicité qui avaient rendu cette rencontre si sympathique, bienveillante, mémorable.

 

Les échanges de coordonnées...

Ce qui nous a frappés aussi au Maroc, c’est la générosité spontanée des gens. Dès que tu leur dis bonjour, que tu échanges deux mots avec eux, ils veulent immédiatement partager leur contact. Ils te donnent leur numéro de téléphone, te proposent leur aide, te guident si tu as un souci… Tout cela avec une confiance et une solidarité incroyables, sans aucune méfiance, sans peur ni suspicion.