Yahya !
À Tafraout, j’ai rencontré Yaha, le menuisier.....
Son destin aurait pu suivre les bancs d’une université, car il était parti pour les études. Mais le sort en a décidé autrement : son père est mort alors qu’il n’avait que quinze ans. Déjà, depuis l’enfance, il avait l’habitude de passer des heures à l’atelier, les mains couvertes de sciure, apprenant les gestes patients du bois aux côtés de son père.
Quand la mort est venue frapper la maison, Yaha s’est retrouvé chef de famille bien trop tôt. Il n’a pas hésité : il a posé ses rêves d’études pour prendre les outils, afin de nourrir sa mère et ses frères. Il est entré dans le bois comme d’autres entrent dans une prière, avec gravité mais aussi avec une certaine lumière.
Aujourd’hui encore, on sent en lui cette dignité forgée par l’épreuve. C’est un homme simple, ouvert, qui sourit volontiers, et dont la force se mesure moins à ses bras qu’à sa constance.
Sympathique, travailleur, généreux de sa présence, Yaha est de ces artisans qui portent en silence une histoire de courage et de responsabilité.
Chez Momo le vrai ...
... Pour nous tous c'est une expérience, nôtre projet ici est une première !
Dans le garage de Momo, à Tafraoute nous avons descendu notre vieux fourgon pour le transformer en camion aménagé.
Autour de moi, Yaha le menuisier, Oussama le mousse aux yeux curieux, et Nordine, l’homme à tout faire et gardien de l'administratif.
Ensemble, entre rires, poussière et croquis, nous rêvons une maison sur roues....
Yahya et Usama un grand merci pour votre ponctualité et professionnalisme ainsi que pour votre gentillesse....
Pour une première, ce fut une réussite... !
En vingt jours, dans le garage de Momo à Tafraout, Yaha et Oussama ont façonné l’intérieur du camion, du matin jusqu’à minuit, sous la lumière des lampes. De leurs mains sont nés cuisine, canapé, lit peigne, douche, placards, isolation et panneaux… une maison roulante sortie de la poussière et des rêves.
La balade des meubles en triporteur !
Yahya façonnait les meubles dans son atelier de menuiserie. Une fois terminés, ils prenaient la route à l’arrière d’un petit transporteur, ces drôles de Vespa à trois roues, version turque ou marocaine, peut-être un Isuzu. On voyait alors les armoires, la table ou le lit peigne descendre la rue bringuebalants, comme en procession.
Arrivés au garage de Momo, on essayait, on ajustait, on souriait. Puis, quand il fallait retoucher, la navette reprenait : retour à l’atelier, nouvelles transformations, et de nouveau le voyage des meubles vers le camion. C’était presque une danse : le bois circulait entre l’atelier et le garage, et chaque aller-retour rapprochait un peu plus notre vieux fourgon de sa nouvelle vie.
Oussama l'étudiant et apprentis menuisier....
Oussama, c’est une très belle personne. Yahya l’a connu alors qu’il vivait encore dans son petit appartement : ils étaient voisins, et Oussama n’était qu’un adolescent. Depuis, il veille sur lui comme un grand frère, essayant de lui offrir une voie, un avenir dans la menuiserie.
Entre ses cours et ses vacances, Oussama vient donner la main à l’atelier. Il apprend, observe, mesure, ponce… Un apprenti qui n’est pas seulement là pour le travail, mais pour cette transmission discrète, cette main tendue qui garde sur le chemin. Entre Yahya et lui, il y a plus qu’un savoir-faire partagé : il y a cette confiance rare qui éclaire les lendemains.
La rapide coupure du midi !
Avec Yaha et Oussama, nous avions trouvé notre rituel : la petite cantine à côté du garage. Les assiettes arrivaient fumantes, couscous un jour, brochettes ou kefta-frites le lendemain. Rien de sophistiqué, mais tout avait ce goût franc du pain partagé. Un jour c’était Yaha qui invitait, le lendemain nous. Pas de calculs, pas de comptes : seulement la générosité circulant de l’un à l’autre, comme une évidence.
Et puis, après ces repas simples mais justes, la vie reprenait son rythme : retour au garage, le travail jusqu’à tard dans la nuit. Eux surtout, penchés sur le bois, le métal, la lumière des lampes. Ce projet, plus qu’un aménagement de camion, devenait une petite fraternité : un espace où chacun donnait ce qu’il avait, son savoir-faire, son temps, ou simplement sa présence.
Il est minuit !
.... La valse des meubles continue
La lumière des lampes éclaire le garage silencieux, tandis que l’atelier bruisse encore d’activité.
Le taxi triporteur arrive pour charger une dernière fois les meubles du camion qu’il ramène à l’atelier pour les derniers ajustements. La navette continue, infatigable, entre l’atelier et le garage, comme une danse nocturne où le bois et la lumière se répondent.
Un beau projet gagnant gagnant !
Une belle expérience de vie...
Après vingt jours de travail intense, la finalité du projet est là : le camion est aménagé, fonctionnel, prêt à rouler. Nous sommes fiers et heureux de ce que nous avons accompli. L’ambiance tout au long de ces journées a été chaleureuse, conviviale, et nous ne regrettons absolument rien.
Au-delà du bois et des panneaux, ce chantier nous a permis de rencontrer des personnes formidables, de créer des liens que nous entretenons encore aujourd’hui, à coups de messages WhatsApp et de nouvelles régulières. Une aventure humaine autant que matérielle, et un souvenir que nous garderons longtemps.
Merci Yahya !
Un grand merci à toi et à ta femme , à ta famille, Yahya.
Merci de nous avoir invités dans ta belle maison à la campagne, à quelques kilomètres de Tafraoute, au cœur des montagnes.
Tu es venu nous chercher au point de rendez vous que nous nous étions fixés, le café l'étoile d'Agadir, tu nous as emmenés, et nous avons passé une journée inoubliable avec tes enfants, dans la joie et les rires.
Le soir, sous la voûte étoilée, nous avons partagé un moment unique entre jeu de ballon avec tes enfants et un match de foot télévisé. Tu avais tenu pour l'occasion a installée la télévision dans le patio afin que nous tous rassemblés sous la lune et les étoiles passion un bon moment. Une soirée simple et magique dans le silence de la nuit tardive et des montagnes.
Puis tu nous as raccompagnés à notre appartement, comme toujours avec ton grand cœur et ton amitié.
Merci pour tout ce que tu as fait pour nous dans le travail comme dans l’amitié.
Merci à toi, mon ami Yahya !
Nous avons beaucoup parlé avec toi, longuement discuté, et j’ai découvert un homme ouvert et sincère.
Tu as su partager avec nous ta façon de voir les choses, dans le respect des traditions anciennes, avec ta femme et ta famille toujours au cœur de ton discours.
Tu nous as aussi expliqué ta foi et ta religion avec un bel esprit d’ouverture, simple et profond à la fois.
Ces échanges resteront pour nous des moments précieux.
Encore une fois merci pour tout et à bientôt, je ne t'oublie pas toi et les tiens.
Ville de Tafraoute !
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